Phénomène franco-français, les grèves font parties de la vie courante, on a depuis longtemps appris à vivre avec, il faut s’adapter si on veut survivre, Darwin, tout ça.
Ce matin donc, grève des trains – c’est étrange, la veille des vacances ça n’arrive jamais – ni une ni deux je me suis mis en mode survie, et je suis partie à l’aventure.
Et encore une fois j’ai été gâté !
Je ne parlerai pas des problèmes que j’ai pu avoir ou que j’ai réussi à éviter, tout cela n’a aucun intérêt, c’est la côté obscur de la force (de la grève, pardon). Encore que, à bien y réfléchir et comme je l’avais déjà dit lors d’une précédente grève :
Une grève c’est surtout une excuse toute trouvée pour arriver tard et repartir tôt du boulot.
En soit c’est donc déjà formidable.
Mais surtout, comme à chaque grève des trains, j’ai ouvert mes oreilles, car le bonheur est à portée d’ouïe.
Et encore une fois ce fut merveilleux, les gens doivent me prendre pour un fou, mais mon sourire ne m’a pas lâché. Les dialogues auxquels on peut assister sont des perles de chaque instant, ou la courtoisie se mêle à l’amour de son prochain, la joie de vivre ensemble, l’entraide, du bonheur.
Scène 1, extérieur, petit matin froid :
« Heeehoooo, vous pouvez pas avancer dans les couloirs là »
« bah non, heee, tu vois bien qu’on est coincé »
« J’m’en fou je peux pas rentrer dans le train »
« t’as qu’à être moins grosse, connasse »
Scène 2, à l’intérieur du train, une petite dame cherche à se frayer un chemin jusqu’à une place assise à l’autre bout du train
« pardon, pardon, …, pardon je voudrai passer là, pardon, …, mais poussez vous c’est pas possible… »
quelqu’un lui pique SA place
« Ahh mais non, là c’était ma place »
« bah non, c’est pas écrit dessus »
« ahh mais, si je veux ma place, je suis fatigué, j’ai attendu dehors dans le froid, j’ai eu du mal à monter dans le train, je vais au travail, vous êtes jeune, laissez moi ma place »
« bah non »
« ahhhh, rhaaa, mais c’est pas possible, hein monsieur vous êtes témoin c’est pas possible, c’est ma place, y’a plus de jeunesse, tous des cons, rhaaa »
Scène 3, à l’intérieur du train, à l’arrêt à une station, 3s avant que le train ne ferme ses portes
« ahhhhh, merde, c’est ma station, vite, pardon, pardon…pardon »
« aye, mon pied »
« pardon pardon »
« mais t’es con, tu pouvais pas t’y prendre avant pour sortir »
« ta gueule, connard »
« j’t’emmerde »
DU BONHEUR.
Et je suis arrivé au boulot à l’heure ce matin, j’ai donc une double exuse pour partir plus tôt ce soir.
C’est bon les petites scènes dans les transports en commun… enfin quand tu racontes hein, je vais pas y aller non plus faut pas pousser René dans l’éboulis 😉
Mais c’est tout à fait ça ! 🙂
Je me régale aussi, c’est un véritable spectacle également dans le TER Grenoble/Lyon. C’est vrai que, les jours de grèves, c’est du caviar puissances 10 ^^
Cyril> pourtant tu y gagnerais en amour de ton prochain, sans aucun doute.
Will> je ne pratique que trop peu les TER mais je me doute qu’ils doivent être formidables egalement.
https://www.youtube.com/watch?v=gd4gZlQ5-Uc
NuW> ma connaissance PatrickSebatsiennesque est finallement assez limitée, quelle dommage…
Et pourquoi pas… Tous à poil, tous huilés… Et on s’imbriquerait les uns dans les autres pour gagner de la place… Comme les Shadocks (ou étaient-ce les Gibis ? Je ne me souviens plus…)
Un peu d’Amour que diable ! Quoique ce serait peut-être un peu dégoutant…
J’avoue que ce genre de scènes est bien la seule chose qui me manque dans les périodes de grève ! Rien que pour ça merci 🙂
J’essayais régulièrement de négocier du télé-travail pour ces journées-là mais souvent mes clients ou responsables avaient du mal à comprendre que passer 4 heures dans les transports était moins utile que de les passer à bosser à la maison ..
Du coup, je fonctionnais en décalé, arrivé à 7h au boulot et départ à 16h, ça passait mieux …
Jean-Philippe> le télétravail, j’ai longtemps insisté lourdement pour y avoir droit, mais ce n’est pas très français, donc je me tape les transports…